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Les postes de 12 heures d’amplitude et leurs effets sur la santé et la qualité de vie : suivi d’une cohorte d’infirmiers en réanimation au CHU de Lille, trois ans après le changement d’horaires | ||
Droits d'accès : Accès libre au texte intégral Langue : Français | ||
Auteur : Fusier, Céline Date de soutenance : 17/12/2020 Directeur(s) de thèse : Salembier-Trichard, Alexandra | ||
Type de thèse : Doctorat de médecine Discipline : Médecine du travail | ||
Résumé : Contexte : Le travail en « 2x12 heures » est un mode d’organisation dérogatoire qui se
généralise depuis une dizaine d’années dans les services hospitaliers, la demande émanant de
plus en plus du personnel soignant lui-même. L’impact de cette organisation sur la santé et la
qualité de vie des salariés n’est toutefois pas encore totalement documenté. Au CHU de Lille,
les infirmiers de plusieurs services de réanimation sont en « 2x12 heures » depuis avril 2016.
Objectif : L’objectif de notre étude était d’évaluer l’impact des postes de 12 heures d’amplitude,
tels qu’ils ont été organisés dans le service de réanimation médicale du CHU de Lille, sur la
santé physique et mentale, la relation vie privée – vie professionnelle et la qualité de vie des
infirmiers.
Méthode : Notre étude consistait en une cohorte prospective monocentrique d’infirmiers en
réanimation trois ans après le passage en postes de 12 heures. Ils avaient répondu une
première fois à un questionnaire en avril 2016, au moment du changement d’horaires. Un
nouveau questionnaire leur a été adressé en avril 2019.
Résultats : Le taux de participation état de 71.7%. Quarante infirmiers ont été inclus dans notre
étude. Aucune conséquence significative sur la santé physique ou psychologique n’a été mise
en évidence. Seule une tendance à l’augmentation du score de somnolence (p=0.0833) a été
retrouvée. La consommation de tabac et de tranquillisants était globalement en baisse. Cette
organisation de travail était perçue comme moins chronophage (p=0.0086) mais plus énergivore
(p<0.0001) par les infirmiers de notre cohorte. La satisfaction globale au travail, bien que
correcte (médiane=8.0 [7.0 ; 8.0]), était significativement moins bonne qu’en 2016 (p=0.0099).
Conclusion : Notre étude ne retrouve pas d’altération significative, à 3 ans du passage aux 12
heures, de la santé physique ou mentale des agents, notamment en matière de comorbidités
cardiovasculaires ou de syndrome anxio-dépressif. L’analyse de la littérature nous pousse à
rester vigilants, notamment au risque d’accidents de travail ou de troubles musculosquelettiques.
D’autres études, menées à plus long terme et sur des effectifs plus importants,
seraient néanmoins nécessaires pour s’assurer de la reproductibilité de ces observations. Mot(s)-clé(s) : 12 heures; travail posté; infirmiers; risques professionnels, Travail posté; Hôpitaux -- Personnel infirmier--Santé et hygiène--France; Hôpitaux -- Personnel infirmier--Satisfaction au travail--France--Lille (Nord); Hygiène du travail; Horaire de travail posté; Personnel infirmier hospitalier; Satisfaction professionnelle; État de santé Identifiant : 2020LILUM560 |
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